Sous la plume de Paul Henry Hansen Catta,....
Un petit Picard de 6 ans s’est emparé du fusil paternel, l’a chargé. Le coup est parti. Dans la tête du cadet, 2 ans. Terrible mardi 20 février à Monchaux-les-Quend.
Le procureur saisi de l’affaire a aussitôt tiré la leçon de la tragédie : il ne faut pas emmener les enfants à la chasse, c’est ainsi qu’ils apprennent à utiliser une arme. Évident. Il ne faut pas non plus emmener sa progéniture dans son automobile, ça pourrait lui donner l’idée de conduire. D’ailleurs, les adultes ne devraient rien montrer aux enfants afin de les prémunir contre le risque de devenir grands.
Sur ce drame, le facétieux José Artur, qui depuis plus de quarante ans se fait l’écho, pour France Inter, de la vie théâtrale et chansonnière, a donné dans le subtil : « Le coup de fusil d’un enfant de 6 ans qui tue son petit frère parce que le chasseur, en principe on dit toujours le gros chasseur aviné, mais on va dire simplement le chasseur, ne met pas son fusil sur le haut d’une armoire. Je suggère une chose, sur les paquets de tabac et les bouteilles d’alcool, il y a marqué « Le tabac et l’alcool tuent », je trouve qu’à partir de maintenant, sur tous les fusils de chasse on devrait graver sur le canon « Cet objet vulgaire tue »… hein ? Ça serait extra ! »
Philippe Val, le directeur de Charlie Hebdo, qui pense tout haut avoir du talent, élève le débat : les chasseurs « veulent toujours la même chose, pouvoir chasser quand ils le veulent, où ils veulent. Les pauvres réglementations qui les empêchent de venir buter jusque dans nos chiottes les lapins et les palombes, ils n’en veulent pas ! ».
La mort d’un petit d’homme, une famille effondrée, qu’importe si le malheur d’autrui peut nourrir les certitudes des bien-pensants. Pour ces pétris de morale convenue, il y eut jadis le péché de chair, il y a désormais le péché de chasse. Lorsqu’ils l’évoquent, ils éructent dans l’instant, chargent à l’insulte et dressent le bûcher en forme de faux procès. Pas l’once d’une réflexion, rien que la haine, baveuse. Celle-ci a ses raisons, toujours cachées dans des frustrations intimes. C’est à ce niveau qui faut apprécier ceux qu’elle habite, car l’anti-chasse est une psychose, nullement un raisonnement. Comment en vouloir à des malades ?